Diagnostiquer, soigner

Une fois posé, le diagnostic du cancer du poumon peut vous bouleverser. Vous pouvez ressentir une multitude d'émotions. Vous êtes aussi peut-être anxieux à l’idée de commencer un traitement. Comprendre votre parcours de soins et le choix de votre traitement est un excellent moyen d'aller de l'avant. Voici comment commencer :

Diagnostic


Chaque cas est unique, aussi les symptômes peuvent varier d’un patient à un autre. En outre, dès les premiers symptômes, le cancer du poumon peut avoir atteint un stade avancé. Pour en savoir plus sur l’évolution du cancer du poumon, veuillez consulter la section « Stadification du cancer du poumon ».

Lorsque le cancer du poumon est détecté précocement, c’est souvent par hasard. Il arrive qu’une personne reçoive un traitement pour une autre affection ou subisse un examen de routine et qu’à cette occasion, le médecin remarque une anomalie sur la radiographie thoracique ou lors d’un autre examen diagnostique. Lorsqu’un cancer du poumon est diagnostiqué aussi précocement, il existe davantage d’options thérapeutiques.

Les symptômes du cancer du poumon peuvent inclure :

COMPRENDRE VOTRE TYPE DE CANCER

Renseignez-vous autant que possible sur le type de cancer que vous avez. Quel est son type ? Son stade ? Votre médecin vous a donné ces informations lors de l’établissement de votre diagnostic initial. Après cela, il est important d’établir un diagnostic complet, qui comprend l’identification des biomarqueurs de votre cancer. Un diagnostic complet permettra d’orienter votre médecin et l’aidera à choisir un traitement adapté à votre type de cancer du poumon.

LA RECHERCHE DE BIOMARQUEURS PEUT ÊTRE BÉNÉFIQUE

L’identification de biomarqueurs permet de détecter des molécules biologiques, telles que des protéines, des glucides ou des lipides, présents dans les tissus et le sang. La recherche de biomarqueurs peut être très utile pour mieux comprendre votre type de cancer et déterminer quel traitement sera le plus efficace pour vous. Certains biomarqueurs courants pour lesquels vos tumeurs peuvent être testées sont PD-L1, EGFR, KRAS, MET et ALK.

LE SUIVI APRÈS LA RECHERCHE DE BIOMARQUEURS

Après la recherche des biomarqueurs, il est important que vous soyez suivi par votre médecin. Les résultats des recherches de biomarqueurs peuvent aider à identifier les options de traitement correspondant à vos besoins spécifiques. Notez toutes les questions que vous pourriez adresser à votre équipe médicale concernant les tests et vos options de traitement.

FIXER DES OBJECTIFS DE TRAITEMENT

Discutez librement de vos choix de traitement avec l’équipe de soins. Cela peut vous aider à comprendre les différentes options de traitements et celui qui vous convient le mieux.

GARDER LE CONTRÔLE DE VOTRE PARCOURS DE SOINS

Une fois que vous avez reçu tous les résultats de votre test des biomarqueurs, et que le traitement qui vous convient le mieux a été discuté et choisi avec votre médecin, veillez à suivre les instructions de votre médecin et à poser toutes les questions que vous pourriez avoir sur les effets indésirables et les étapes suivantes. Cela vous aidera à vous sentir plus en confiance et en contrôle de votre traitement. Pour une prise en charge optimale, il est impératif de remonter à votre médecin tous les événements indésirables que vous pourriez avoir.

Les tests moléculaires

Les tests moléculaires innovants permettent d’identifier d’éventuelles mutations génétiques dans les tumeurs. Ils contribuent à orienter ou à participer au diagnostic et à la stratégie de traitement. Les tests moléculaires contribuent également à déterminer la possibilité pour un malade d’accéder à une thérapie ciblée, par les caractéristiques moléculaires de sa tumeur, au cas par cas. Des biomarqueurs peuvent être associés (mais pas systématiquement) à ces traitements. Ils permettent alors de tester les patients afin d’identifier ceux qui sont porteurs ou non d’une altération. Pour en savoir plus sur les tests moléculaires et les thérapies ciblées, dont celles pour le cancer du poumon, veuillez consulter le site web de l’INCa (Institut National du Cancer)9,10.

L'importance des biomarqueurs de la tumeur

La protéine PD-L1 (ligand de mort cellulaire programmée) est une protéine qui permet aux cellules cancéreuses de ne pas être reconnues par le système immunitaire. Pour les personnes atteintes d’un cancer du poumon qui ne présente pas de mutation connue, la présence du biomarqueur PD-L1 peut, dans certaines conditions, permettre aux médecins de proposer un traitement par immunothérapie.

La protéine EGFR (récepteur du facteur de croissance épidermique) contrôle la croissance et la survie des cellules. Des mutations du gène de l’EGFR dans la tumeur peuvent être, en partie, à l’origine de la croissance tumorale. Parmi les patients atteints d’un cancer du poumon, on retrouve 10 à 15% de mutation de l’EGFR aux USA et en Europe, et 30 à 40% en Asie.

La protéine KRAS (sarcome de rat Kirsten) contrôle la division des cellules. Les mutations du gène KRAS peuvent provoquer une croissance incontrôlée des cellules tumorales. Les mutations du gène KRAS sont retrouvées chez 25 à 50% des personnes atteintes de cancer du poumon en occident et chez 5 à 15% des patients en Asie.

Le gène MET (récepteur de la protéine HGF, facteur de croissance) est également impliqué dans la croissance des cellules. Lorsque le gène MET est muté, cela induit une augmentation de la croissance des cellules tumorales.

Le gène ALK (kinase du lymphome anaplasique) est impliqué dans la croissance des cellules. Une fois muté, le gène ALK peut entrainer une croissance tumorale.

Le gène ROS1 (ROS Proto-Oncogene 1, récepteur tyrosine kinase) est impliqué dans la croissance des cellules. Une fois altéré, le gène ROS1 peut entrainer une croissance tumorale.

Un diagnostic de cancer du poumon peut faire peur.

Il est naturel de se poser la question : « Combien de temps me reste-t-il à vivre ? ». Personne ne peut répondre précisément à cette question. Votre pronostic, ou votre santé future, dépend de plusieurs facteurs, notamment le type de cancer, le stade et la réponse au traitement. Cela peut être particulièrement frustrant de ne pas obtenir les réponses aux questions que vous vous posez sur le pronostic escompté. Mais il est vrai qu’il est difficile pour l’équipe soignante de pouvoir répondre à cette question compte tenu des différents facteurs en jeu. Montrez-vous coopératif/ve avec elle pour vous sentir à l’aise avec votre prise en charge thérapeutique, et efforcez-vous de rester positif/ive afin de profiter pleinement de chaque instant.

Le diagnostic du cancer et le choix du traitement

Après l’apparition des symptômes et face à une suspicion de cancer, l’équipe soignante effectuera des examens complémentaires afin de poursuivre ses investigations. Ainsi, l’équipe peut établir un diagnostic plus précis et, le cas échéant, mettre en place un traitement. Les examens diagnostiques sont notamment les suivants :

Radiographie

La radiographie des poumons permet de visualiser l’intérieur des poumons. Avec cet examen l’équipe soignante peut identifier et localiser d’éventuelles anomalies.

Il est souvent complété par un scanner thoracique.

Cytologie des expectorations

Dans ce cas, du mucus (ou des expectorations) est expulsé des poumons pendant la toux. Un fragment de ce mucus est placé sous un microscope pour voir s’il contient des cellules anormales. Cet examen sert à mettre en évidence des tumeurs qui se développent dans les voies respiratoires des poumons.

Scanner ou Tomodensitométrie (TDM)

Cet examen équivaut à passer une radiographie. Il dure un peu plus longtemps, car il est nécessaire de prendre plusieurs clichés sous différents angles. Cette procédure est possible car l’appareil de tomodensitométrie se déplace selon un mouvement circulaire autour du corps, la personne étant allongée sur une table. Le patient doit généralement recevoir auparavant un produit de contraste (un mélange permettant de créer des images détaillées des poumons et des autres tissus mous, notamment des ganglions lymphatiques).

Le médecin décidera si le produit doit être bu ou administré dans l’organisme par voie intraveineuse. Les médecins peuvent recueillir un grand nombre d’informations importantes grâce à cet examen, notamment la localisation et l’ampleur du cancer.

Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM)

Comme la radiographie ou le scanner, l’IRM permet d’obtenir des images des os ou des organes. Cet examen consiste à créer des images précises d’une partie du corps, grâce à des ondes et un champ magnétique. Pendant l’examen, l’injection d’un produit (dit produit de contraste) peut être nécessaire pour améliorer la qualité de l’image. L’IRM est principalement utilisée lors de la localisation de métastases cérébrales11.

  • 11- Les traitements du cancer du poumon- Les examens du bilan diagnostique Inca 2017 (e-cancer.fr)

Biopsies

Pour un examen encore plus détaillé de la masse anormale, un échantillon peut être prélevé par une aiguille, un long tube fin ou une intervention chirurgicale. Ainsi, les médecins peuvent l’observer sous un microscope.

Recherche des mutations

La recherche des mutations (également dénommée profilage moléculaire) est très spécifique et consiste à déterminer certains changements des gènes cancéreux chez une personne.

Dans ce cas, l’équipe soignante prélèvera un petit fragment du cancer et effectuera des tests pour savoir si un traitement par un médicament ciblé peut être efficace pour lutter contre les cellules cancéreuses spécifiques.

Il faut souligner que tous les cancers ne peuvent pas être pris en charge par ce type de traitement.

Les équipes soignantes disposent de plusieurs techniques pour diagnostiquer un cancer du poumon, mais elles utilisent souvent l’une des deux modalités suivantes : invasive ou non invasive.

► Les procédures invasives sont effectuées en pénétrant la peau ou lorsqu’un instrument est introduit dans une cavité corporelle, par exemple par la bouche.
► Les procédures non invasives désignent celles qui ne comportent pas de pénétration de la peau ou d’introduction dans une cavité corporelle.

EN SAVOIR PLUS SUR LE BILAN DIAGNOSTIQUE :
Veuillez consulter le site web de l’INCa, Comment est établi le diagnostic de votre cancer et choisi votre traitement ? - Parcours de soins (e-cancer.fr)

Parcours de soins


Votre parcours de soins est ponctué de plusieurs moments clés : des examens médicaux pour confirmer la suspicion de cancer, l’annonce du diagnostic du cancer, la période de traitement et l’après-traitement. Chaque individu vit ces étapes à sa façon, selon son histoire, les événements auxquels il a dû faire face, sa sensibilité, sa manière de se représenter les choses et son tempérament.

Durant cette période plusieurs professionnels de santé participent à votre traitement et peuvent vous accompagner. Il existe plusieurs modalités d’hospitalisations, choisies en fonction de votre situation.

À votre sortie de l’hôpital, des soins peuvent vous être prodigués à domicile ; si votre état de santé ne permet pas un retour immédiat à votre domicile, vous pouvez accéder à différentes structures d'accueil. Pour en savoir plus sur le parcours de soins, veuillez consulter le site web de l’INCa (Institut National du Cancer)12.

Les temps d'annonce de la maladie

La maladie est une expérience éprouvante. Elle peut vous affecter, vous et votre entourage, dans de nombreux aspects de votre vie. L’annonce du diagnostic de cancer constitue un choc psychologique important au cours duquel les émotions se bousculent. La plupart du temps, la maladie n’était pas prévisible. Son annonce est alors vécue comme un moment particulièrement angoissant, séparant la vie en un « avant » et un « après ».

Plusieurs temps de consultations réalisés par des professionnels de santé sont prévus pour vous accompagner lors de l’annonce de votre cancer. Ces temps sont définis par le dispositif d’annonce. Vous pouvez consulter le site web de l’INCa pour des informations complémentaires13.

Types de traitements


Il existe de nombreux traitements pour prendre en charge les différents types de cancers. Cependant, chaque traitement agit de manière différente. En effet, chaque personne – et par conséquent chaque cancer – est unique. Soyez rassuré, il existe une équipe de médecins, chacun spécialiste dans son domaine, prête à vous aider du mieux possible.

Quels sont les traitements contre les cancers ?

Plusieurs types de traitements sont utilisés, seuls ou en combinaison, pour traiter les différents cancers. Le choix de ceux qui vous sont proposés est effectué par plusieurs médecins lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

Les principaux traitements sont :
• la chirurgie,
• la radiothérapie,
• les traitements médicamenteux et la greffe de cellules souches hématopoïétiques.

Pour en savoir plus sur les types de traitements, veuillez consulter le site web de l’INCa (Institut National du Cancer)14.

Chirurgie

Plusieurs types de traitements sont utilisés, seuls ou en combinaison, pour traiter les différents cancers. Le choix de ceux qui vous sont proposés est effectué par plusieurs médecins lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

Radiothérapie

Ce traitement utilise des rayons similaires aux rayons X, mais sous forme puissante et concentrée dans l’objectif d’irradier la tumeur, sa périphérie ainsi que les ganglions locorégionaux. La radiothérapie peut cibler le cancer de l’extérieur de l’organisme ou peut être placée à l’intérieur d’une aiguille ou d’un cathéter, puis introduite dans votre organisme pour mieux cibler et détruire la tumeur cancéreuse.

Irradiation cérébrale prophylactique

A l’issue de l’induction, une irradiation cérébrale peut être indiquée15. On parle d’irradiation prophylactique car elle est là pour prévenir la maladie. Ainsi, elle peut être indiquée pour prévenir d’éventuelles apparitions de métastases au niveau du cerveau. Il s’agit d’une radiothérapie à faible dose totale, qui est appliquée à tout le cerveau16.

Chimiothérapie

Ces thérapies utilisent des molécules pour détruire les cellules cancéreuses afin de les empêcher de se multiplier. Parfois, elle est administrée avant la chirurgie afin de contribuer à faire réduire la taille de la tumeur ou soulager la douleur éventuelle. Elle peut également être administrée après la chirurgie pour mieux détruire les cellules cancéreuses restantes.

La chimiothérapie peut être administrée par voie orale ou injectée directement dans le sang par voie intraveineuse. Elle est généralement administrée sous forme de traitement injectable à intervalles réguliers à l’hôpital, en clinique ou au cabinet médical pendant une durée déterminée. Votre équipe soignante déterminera la durée adéquate de la chimiothérapie.

"Après ma première chimiothérapie, j’ai commencé à perdre mes cheveux, alors j’ai demandé à mon ami de me raser la tête. Cela m’a endurcie… Cela ne m’a pas dérangée outre mesure. Ensuite, lorsque mes cheveux ont commencé à repousser blancs et bouclés, je me suis dit : « Bon, d’accord, c’est différent ». Les gens disent qu’ils adorent mes cheveux. Je leur rétorque : « Mon coiffeur, c’est mon oncologue ! Je ne me définis pas par ma coiffure, je suis la même personne. C’est juste mon nouveau moi."

Stéphanie, atteinte d’un cancer du poumon depuis 2012.

Thérapies ciblées

Ces thérapies utilisent des molécules pour détruire les cellules cancéreuses afin de les empêcher de se multiplier.

L'immunothérapie

L’immunothérapie active votre système immunitaire pour l’aider à mieux reconnaître et à attaquer les cellules tumorales. Certains types d’immunothérapie ne ciblent que des cellules spécifiques du système immunitaire.

D’autres renforcent le système immunitaire d’une manière plus générale. Les progrès de l’immunothérapie pourraient avoir un impact significatif sur le traitement des cancers.

Suivi et soin de support

Les soins ne se limitent pas aux traitements spécifiques du cancer. Dans une approche globale, d’autres soins et soutiens complémentaires sont nécessaires pour gérer les conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles alimentaires, difficultés psychologiques ou sociales, gestion des effets indésirables des différents traitements tels que les nausées ou diarrhées…

Ces soins, appelés soins de support, peuvent vous être proposés tout au long de votre parcours de soins et doivent être anticipés. Ils visent à vous assurer la meilleure qualité de vie possible. N’hésitez pas à en parler à votre médecin et aux autres membres de l’équipe soignante. Cela va leur permettre de vous apporter les soins et soutiens nécessaires, et de vous orienter au mieux vers les professionnels concernés 17,18.

Il existe deux types de soins de support : les soins de support non médicamenteux et les soins de support médicamenteux.

SOINS DE SUPPORT NON MEDICAMENTEUX

Le soutien psychologique

Il n’est pas rare que l’annonce d’un cancer bouleverse l’existence, les relations avec votre entourage et provoque de l’anxiété, des troubles du sommeil ou de l’alimentation, altérant ainsi votre qualité de vie. Un soutien psychologique peut être proposé à tout moment, dès que vous en ressentez le besoin. Il s’adresse aussi bien à vous qu’à votre entourage.

Le soutien psychologique peut vous permettre de mieux vivre cette épreuve, de libérer la parole et faciliter la communication avec votre entourage. Des groupes de parole peuvent aussi être organisés à l’initiative de l’établissement hospitalier ou d’associations. Ces ateliers peuvent vous aider à vous exprimer, notamment sur des sujets que vous n’évoquez pas forcément avec votre entourage19.

L’accompagnement social

Il est normal que vous vous posiez de nombreuses questions. L’aide d’un assistant social vous permet de mieux comprendre vos droits, que ce soit pour vous ou vos proches. Vous pouvez le solliciter pour le questionner mais également pour une aide dans vos démarches ou encore pour résoudre d’éventuelles difficultés économiques et sociales. Vous pourrez le rencontrer soit au sein de l’établissement qui vous suit, soit en ville19.

Dans certains cas, les massages et autres techniques de détente sont bons pour le moral et favorisent le repos8. Vous pouvez vous renseigner auprès de votre centre de soins ou d'associations.

Adopter une alimentation adaptée

Souvent, une chimiothérapie conventionnelle entraîne une perte de l’appétit. Si elle se prolonge, elle peut générer un amaigrissement et à terme une situation de dénutrition. La dénutrition a de nombreuses conséquences, comme une fonte des muscles ou une fatigue importante19.

C’est pourquoi il faut la limiter le plus précocement possible. Le maintien d’un poids stable favorise l’état de santé général 20.

Un diététicien ou un nutritionniste peuvent vous conseiller sur la façon de mieux vous alimenter pendant votre traitement et sur l’importance de garder le plaisir de s’alimenter selon vos goûts et vos habitudes. Si besoin, des compléments alimentaires peuvent vous être prescrits 19,20.

Pratiquer une Activité Physique Adaptée (APA)

La fatigue liée au cancer va bien au-delà d’un simple sentiment de fatigue permanente19. Elle est souvent invalidante et peut affecter la vie quotidienne autant, voire plus que la douleur19. Selon vos besoins et vos désirs, plusieurs professionnels de santé peuvent vous aider. L’activité physique adaptée (APA), réalisée régulièrement, avec des professionnels compétents (enseignants d’APA si possible) est le seul traitement de la fatigue dont l’efficacité a été démontrée. Elle nécessite un certificat médical qui peut être fourni par votre oncologue.

  • 19- Patient et proche – Qualité de vie – Soins de support Inca (e-cancer.fr)
    20- Fiche soin – Bien manger (AFSOS.org)

Les douleurs

La plupart des personnes traitées pour un cancer ressentent des douleurs à un moment donné de la maladie. La douleur peut être difficile à définir car le ressenti est différent pour chacun. Elle peut avoir un retentissement physique et psychologique. Elle doit être recherchée par le médecin en charge, évaluée et traitée. Il est important de la signaler.

Plusieurs possibilités existent pour soulager la douleur, par exemple 19,21:
- Des médicaments qui agissent directement sur la douleur. Ce sont des antalgiques.
- Des techniques non médicales, qui complètent l’action des médicaments en améliorant le bien-être physique et moral.

Le traitement de la douleur est un traitement « sur mesure ». Il existe aussi des centres « anti-douleur » ; n’hésitez pas à vous renseigner.

SOINS DE SUPPORT MEDICAMENTEUX

Les effets indésirables ou secondaires des traitements médicamenteux, varient selon les médicaments utilisés, les dosages et les personnes. La majorité des effets indésirables peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques. Il est important de signaler tout symptôme inhabituel au cours d’un traitement afin que votre médecin puisse prendre les mesures adéquates8.

Il est possible que vous ressentiez des effets indésirables différents de ceux abordés ici. Il est important d’en parler à votre équipe soignante.

Les nausées et les vomissements

Des nausées et des vomissements peuvent survenir le soir ou le lendemain suivant l'administration de votre traitement contre le cancer. Les nausées durent rarement plus de 72 heures et les vomissements, lorsqu’ils ont lieu, disparaissent 48 heures après le traitement.

Afin de les limiter, n'hésitez pas à en parler à votre médecin qui pourra vous prescrire des médicaments spécifiques et vous donner des conseils nutritionnels22.

Les diarrhées et la constipation

Des diarrhées mais aussi des constipations peuvent survenir au cours de votre traitement8. Votre médecin peut vous accompagner afin de soulager ces symptômes, notamment en vous donnant plusieurs conseils nutritionnels.

En cas de diarrhée, privilégiez une alimentation pauvre en fibres, à base de riz, pâtes, pommes de terre vapeur, carottes, bananes bien mûres, gelée de coings, fromage à pâte cuite et biscottes. Et en cas de constipation, buvez au moins 2 litres d’eau par jour, et privilégiez une alimentation riche en fibres, à base de fruits et légumes frais, de compote de pruneaux ; le tout, accompagné de céréales et de pain complet22.

La baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes

Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent entraîner :

- Une baisse du nombre de globules blancs et donc augmenter le risque d’infection. En cas de fièvre et d’aplasie (globules blancs < 500/mm3), il faut impérativement voir votre médecin en urgence pour être examiné et mis sous antibiotiques.

- Une diminution du nombre de globules rouges et de la quantité d’hémoglobine, qui provoque, lorsqu’elle est importante, une anémie (pâleur et fatigue qui ne s’atténue pas avec le repos)

- Une baisse du nombre de plaquettes, ce qui augmente le risque d’ecchymoses (bleus) et de saignements22.

Prévenez votre médecin si certains symptômes évoqués ci-dessus se manifestent. Il jugera parfois nécessaire de vous prescrire des médicaments, tels que des facteurs de croissance, lorsque la baisse du nombre de globules blancs ou de globules rouges est trop importante.

SOINS COMPLEMENTAIRES

La chute de cheveux et des poils

L’ensemble du système pileux peut être touché par la prise du traitement. Les cheveux, les cils, les sourcils et les poils pubiens ou encore ceux de la barbe ou moustache peuvent tomber provisoirement et progressivement. Leur chute commence le plus souvent deux à trois semaines après la première perfusion de chimiothérapie conventionnelle. Avec certaines thérapies ciblées, elle survient tardivement après trois à quatre mois de traitement et concerne principalement la zone des tempes et du sommet du crâne23.

Afin de retarder cette chute, il est conseillé de vous laver les cheveux la veille de la séance puis de ne plus les laver pendant 3 à 8 jours. Vous pouvez également privilégier l'utilisation de shampoings doux et brosses douces, tout en évitant les teintures, brushing et l'utilisation du sèche-cheveux. Vous pouvez demander à rencontrer les professionnels du bien-être présents dans de nombreux établissements (socio-esthéticien, socio-coiffeur), qui vous apporteront une pause douceur et de nombreux conseils 24.

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