Le témoignage de Thierry

Thierry a 55 ans, il est marié et père de quatre grands enfants : une fille et trois garçons. Il a été diagnostiqué d'un cancer du poumon en mai 2014. Il s’est battu contre le cancer et est désormais plutôt confiant et tourné vers l’avenir.

 

 

LE DIAGNOSTIC DE THIERRY

Début mai 2014, j’ai eu des maux de tête pendant une semaine. Mon entourage me trouvait « bizarre », j’avais du mal à manipuler certains objets, et ma bouche était légèrement engourdie. Enfin, j’ai eu un comportement au volant qui n’a pas rassuré mes passagers ! Je me suis donc rendu aux urgences, j’avais tous les signes avant-coureurs d’un AVC.

Les médecins me font un scan et une IRM. Ils découvrent « quelque chose » dans le lobe supérieur gauche d’un de mes poumons et également une petite boule dans le cerveau. Sur le coup, on pense bien sûr à un cancer du cerveau.

Le week-end passe et je retourne à l’hôpital. Je suis opéré en urgence afin d’enlever et d’analyser la boule située dans mon cerveau.

Résultat : ce n’est pas une tumeur mais une métastase, donc il faut savoir pourquoi elle est là. Je commence des séances de radiothérapie et également deux séries de chimiothérapie sur cinq semaines pour traiter mon poumon.

Fin juin, rendez-vous est pris avec le chirurgien pour enlever la tumeur du poumon. C’est la meilleure solution, et cela augmente mes chances de réponse au traitement. Je suis opéré fin juillet 2014.

Le chirurgien est content, la tumeur ne s’est pas propagée dans le reste du poumon. Aucune métastase n’est décelée dans le reste du corps.

FAMILLE & AMI(E)S

Ma famille a été très marquée. C’était l’incompréhension. Il faut dire que beaucoup de nos proches ont été touchés par le cancer, mon beau-frère, ma belle-sœur, mon oncle et mon épouse, qui a eu un cancer de l’œsophage. Heureusement, nous sommes soudés et nos amis sont toujours présents. Ils continuent de prendre des nouvelles. Certains, également touchés par cette maladie, nous demandent quelques conseils. En tout cas, je sais que ma famille est fière de moi, de ne pas avoir baissé les bras, de m’être battu pour ma femme et pour moi.

Le plus dur est derrière nous je pense. Les contrôles sont nombreux aujourd’hui, on vit avec, il y a toujours une peur, mais on est là !

«Nous sommes soudés et nos amis sont toujours présents. Ils continuent de prendre des nouvelles. Certains, également touchés par cette maladie, nous demandent quelques conseils. »

SANTÉ & ALIMENTATION

J’ai perdu beaucoup de poids suite à cette maladie. Les traitements ont provoqué des nausées, perte d’appétit, etc…

Mais j’ai été combatif, je me suis forcé à manger convenablement, j’ai également arrêté de fumer, ce qui a été bénéfique pour la suite des traitements.

«J'ai été combatif, je me suis forcé à manger convenablement, j'ai également arrêté de fumer, ce qui a été bénéfique pour la suite des traitements.»

VIE PROFESSIONNELLE & FINANCE

Après l’opération, nous sommes tombés d’accord avec mon employeur pour un mi-temps thérapeutique, que j’ai commencé en mai 2015. Mais peu de temps après, j’ai fait une crise d’épilepsie. Depuis, je suis surveillé de près et de nouveau en arrêt de travail. Je ne pense pas que je retravaillerai à temps complet un jour. De toute façon, d’autres personnes ont besoin de travailler, et moi j’ai envie de profiter un peu de la vie après tout ce qui m’est arrivé. Désormais, je vis ma vie et essaie d’éviter les tracas du quotidien.

Je passe beaucoup de temps auprès de malades, sans bien sûr remplacer les médecins ! Mais j’essaie de leur donner du courage en racontant mon expérience. Je me sens utile. Je passe également du temps avec mes proches.

Financièrement, j’ai heureusement une bonne assurance santé qui a pris le relai. Sans elle, je n’aurais jamais pu me payer les soins nécessaires à ma guérison. Nous aurions sûrement dû vendre la maison, ça aurait été très dur. Alors oui, bien sûr, je gagne moins d’argent qu’avant, mais je fais attention, un euro c’est un euro. Nous essayons de trouver le juste équilibre pour ne pas faire de dépense inutile, et en même temps essayer d’en profiter. D’ailleurs, c’est un sujet que j’aborde très souvent avec mes proches, je leur dis tout le temps de bien prendre leurs précautions, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

« Après l’opération, nous sommes tombés d’accord avec mon employeur pour un mi-temps thérapeutique »

ET DEMAIN?

Je suis plutôt confiant en l’avenir. Je sais que j’ai eu beaucoup de chance, j’ai remonté la pente. Vu mon état quand j’ai été opéré, la question était surtout : « Combien de jours me reste-t-il à vivre ? ».

Heureusement, on m’a aidé à trouver les bonnes armes pour me battre et empêcher ce cancer de gagner. Je sais aujourd’hui que si je n’avais pas consulté à temps, il ne me restait probablement que 4 jours à vivre.

Aujourd’hui, j’en profite pour aider les gens autour de moi, passer du temps avec ma famille. Cette expérience m’a donné confiance en la médecine.