Le témoignage de Françoise

Françoise a 62 ans. Elle est mariée depuis 35 ans à François. Leur relation passionnée est à l’image de l’énergie de Françoise et de sa détermination pour rester positive. Elle est un soutien précieux et essentiel, auprès de son bien-aimé, dans son combat contre la maladie. Grâce à sa profession d’aide-soignante elle a appris à porter un regard distancé sur la mort, même si « je suis épouse avant d’être mon métier » rappelle-t-elle.

 

 

SA RÉACTION AU DIAGNOSTIC DE SON MARI, FRANÇOIS

Au moment de l’annonce j’ai eu l’impression de disparaître sous terre. Tous les matins, je me réveillais en me répétant que ce devait être un cauchemar. Mais la réalité était bien celle de la maladie et il a fallu affronter les journées. J’étais impliquée à 150 %. On a vécu la maladie au jour le jour.

Le plus difficile à vivre demeurait l’attente des résultats d’examen : une période de 3 semaines où la vie de François tenait à un fil. Puis une fois que le diagnostic tombait, c’était moins difficile et on était dans l’action.

« J’étais impliquée à 150%. On a vécu la maladie au jour le jour. »

SOUTIEN

« Le cancer du poumon « à petites cellules », c’est l’un des plus virulents. Il représente 20 % des cancers du poumon ». J’ai trouvé ces informations sur Internet. Il était même écrit : « le cancer du poumon, c’est l’horreur totale ». Le lundi matin, sans en parler à mon mari, j’ai appelé une sommité pour partager mon inquiétude. Cette dernière n’a fait que m’alarmer davantage. Elle m’a même conseillé de « mettre en ordre mes affaires familiales » sous-entendant que les chances de survie de mon mari étaient maigres.

Les groupes de parole peuvent certainement aider mais on ne me l’a pas proposé.

PENSES-TU QUE NOUS SOMMES BIEN INFORMÉS SUR LA MALADIE ?

Je pense que l’on n’a pas envie d’être informé lorsqu’on est pas personnellement concerné. Étant aide-soignante, je côtoie la maladie différemment. Mais je regrette un certain mutisme de la part de certains médecins.

SE SENT-ON UTILE LORS DU TRAITEMENT ?

J’étais de toutes mes forces dans la bataille.

J’ai des ressources et je les lui ai transmises. Par exemple, je me mettais contre lui et je lui disais : « tu sens mon énergie passer de mon corps au tien ? ».

« J’étais de toutes mes forces dans la bataille. »

QU'EST-CE QUI A ÉTÉ LE PLUS DÉLICAT A GÉRER ?

Sans hésitation, c’est l’attente du début.

Par rapport à mon travail, j’ai eu des collègues exceptionnels et compréhensifs. La hiérarchie me laissait des congés pour aller voir François tous les après-midis quand il était hospitalisé.

Tous les ans, il y a des contrôles à l’hôpital afin de passer un scanner et un IRM. A chaque fois, on y retourne la peur au ventre.

COMMENT AS-TU GÉRÉ TES SENTIMENTS ? AS-TU RESSENTI DE LA COLÈRE ?

J’ai eu beaucoup de colère contre le pneumologue de mon mari. Il était très dur dans ses mots, et particulièrement avec moi, il ne me laissait aucun espoir sur l’avenir de mon mari.

FAMILLE & AMIS

Je voulais rester positive et donc, en parler le moins possible. J’en ai principalement parlé à ma sœur. J’ai de la ressource en moi, l’amour que l’on se porte avec François m’a donné cette énergie, il a été un guide pour surmonter cette maladie.