Le témoignage d'Agnès

Agnès a 59 ans. Elle est mariée depuis un an à Daniel, avec qui ils avaient pour projet de voyager dans toute l’Europe à bord de leur mobile home. Durant l’été 2016, en rentrant d’un voyage, elle tombe malade. Après plusieurs examens, elle apprend qu’elle a un cancer du poumon.

 

 

LE DIAGNOSTIC D’AGNÈS

C’est en juillet dernier que tout a commencé, lorsque l’on rentrait de vacances avec mon époux Daniel.

Je me suis rendue compte que je toussais énormément et au début, je pensais que j’avais attrapé froid parce qu’on avait voyagé longtemps avec la climatisation. Mais en allant consulter mon médecin de famille, elle m’a annoncé inquiète qu’en m’examinant, elle n’entendait pas le bas du poumon gauche.

Il y a eu une première radiographie. Puis un scanner pulmonaire, qui a mis en évidence la présence de nodules sur le poumon.

Après ça j’ai fait une détresse pulmonaire et on a dû me conduire de toute urgence à l’hôpital. C’est à ce moment-là que mon pneumologue m’a gardé à l’hôpital. J’ai subi une fibroscopie pulmonaire et, quelques jours plus tard, quand les prélèvements sont revenus, ils ont vu qu’ils étaient cancérigènes.

Quand on m’a annoncé que c’était un cancer du poumon, ma première réaction a été de rire… bêtement. C’est le lendemain à la maison que je me suis effondrée.

« Quand on m’a annoncé que c’était un cancer du poumon, ma première réaction a été de rire… bêtement. C’est le lendemain à la maison que je me suis effondrée. »

FAMILLE & AMI(E)S

Tout d’abord, je conseille à toutes les femmes d’épouser mon mari. Depuis le début, il a tellement le moral : il m’a toujours poussé vers l’avant, dans la bonne humeur.

Bien sûr, quand j’ai dû annoncer à ma famille que j’avais un cancer, c’était très difficile.

Ma fille aînée était dans la salle d’attente le jour même alors ça a été plus simple, mais j’ai de la famille qui habite à Paris et j’ai dû leur annoncer au téléphone… ça a été vraiment dur.

Tout le monde a énormément pleuré et moi aussi. Mais on s’en est vite remis.

Ma famille a su tout de suite que la meilleure façon de m’épauler c’était de ne pas pleurer trop longtemps sur mon sort.

Pour les amis, ça a été un peu différent. Il faut savoir que certaines personnes ont peur du cancer, ils ont peur de faire face à la maladie et possiblement, à la mort. Alors certains amis m’ont fuie, comme si j’étais contagieuse. Mais quand on a un cancer, on se remet plus facilement de ce genre de chose, on apprend à relativiser.

« Ma famille a su tout de suite que la meilleure façon de m’épauler c’était de ne pas pleurer trop longtemps sur mon sort. »

GESTION DE LA MALADIE

Au début, quand j’ai appris que j’avais un cancer, mon état s’est dégradé très rapidement. Je ne pouvais plus marcher, je ne pouvais plus respirer, j’étais quasiment en chaise roulante et je devais dormir assise.

J’allais à l’hôpital toutes les semaines pour des radios, des prises de sang et puis pour ma première chimiothérapie.

Mais une fois que les premiers prélèvements sont revenus, ils se sont aperçus que mon cancer avait muté que je pouvais bénéficier d’un traitement à domicile.

Je ne vais à l’hôpital qu’une fois toutes les deux semaines pour faire une radio, un électrocardiogramme et une prise de sang.

Ma condition s’est très vite améliorée depuis le début du traitement : j’ai encore les jambes un peu lourdes, mais je peux marcher. Je peux respirer et dormir allongée. Et surtout, certaines de mes métastases ont complètement disparues, ainsi qu’un de mes nodules.

« Au début, quand j’ai appris que j’avais un cancer, mon état s’est dégradé très rapidement. »

SANTÉ & ALIMENTATION

Mon alimentation n’est pas vraiment différente.

Bien sûr, j’ai perdu un peu de goût et d’odorat, mais je commence petit à petit à les regagner. Mon péché mignon par exemple c’est les bonbons… et bien je continue à manger beaucoup de bonbons.

« Bien sûr, j’ai perdu un peu de goût et d’odorat, mais je commence petit à petit à les regagner. »

VIE PROFESSIONNELLE & FINANCE

En fait le cancer n’a pas vraiment eu de répercussions sur ma vie professionnelle car je ne travaillais déjà plus. C’est vrai que financièrement, ça n’est pas simple, mais on s’en sort comme on peut avec ce qu’on a.

« C’est vrai que financièrement, ça n’est pas simple, mais on s’en sort comme on peut avec ce qu’on a. »

ET DEMAIN?

Quand on apprend qu’on a un cancer, on a l’impression que son monde s’écroule, que tout va être ravagé. Mais petit à petit, j’ai essayé de ne plus y penser et de vivre ma vie le plus normalement possible.

Aujourd’hui, j’envisage mon avenir avec la rémission totale. Je ne me bats que pour ça ! À chaque fois que le cancer régresse, c’est une victoire et on s’en réjouit en le fêtant avec mon mari.

« Je me considère comme une guerrière. Le cancer m’a déclaré la guerre et je n‘ai pas d’autre choix que de gagner cette guerre ! »

« À chaque fois que le cancer régresse, c’est une victoire et on s’en réjouit en le fêtant avec mon mari. »