Le témoignage de Katia

Katia a 46 ans. Elle a une fille de 27 ans qui ne vit désormais plus avec elle. Sa mère habite à quelques minutes de chez elle et elle a une soeur.
C’est en passant un PET Scan pour un kyste ovarien qu’elle a découvert qu’elle avait aussi un cancer du poumon. Elle a été opérée d’une ablation partielle du poumon gauche liée à un nodule cancéreux en janvier 2015.

 

 

LE DIAGNOSTIC DE KATIA

J’ai un kyste qui a explosé au niveau des ovaires, le médecin pensait qu’il s’agissait de calculs rénaux.

Je lui ai dit que j’avais mal au ventre, c’est alors qu’ils m’ont fait passer un scanner et un IRM. Au départ, ce devait juste être un nodule pulmonaire. Puis, entre Noël et le Nouvel An de 2014, je passe un PET Scan, suite à mon opération de la péritonite. Après ces résultats, je me suis faite opérer du poumon.

C’est seulement après cette opération que l’on m’a parlé d’une tumeur, et c’est le gynécologue qui m’a appris qu’ils avaient « coupé large ».

Je me souviens de cette phrase. Un demi-poumon, c’est ce qu’on appelle une sacrée coupe.

« C’est le gynécologue qui m’a appris qu’ils avaient « coupé large ». Je me souviens de cette phrase. Un demi-poumon, c’est ce qu’on appelle une sacrée coupe. »

FAMILLE & AMI(E)S

Ma soeur, je l’ai vue samedi soir. Une fois par semaine, j’ai des nouvelles de ma mère, on se voit ou on s’appelle.

Depuis que ma fille est partie vivre à l’étranger avec son mari, je la vois tous les jours sur Skype, au moins une heure.

GESTION DE LA MALADIE

Je n’ai pas peur de la mort et puis de toute façon, qu’est-ce qui pourrait m’arriver d’autre maintenant ?

Tous les ans depuis, je dois passer une radio et un scanner.

« Je n’ai pas peur de la mort et puis de toute façon, qu’est-ce qui pourrait m’arriver d’autre maintenant ? »

SANTÉ & ALIMENTATION

Je mange léger le midi au travail, je n’ai pas beaucoup d’appétit. Le soir, je n’ai pas très envie de cuisiner : je fais souvent une soupe. Pourtant, j’ai pris 20 kilos en 2 ans. Les médicaments que je prends notamment pour l’hypertension me font prendre du poids. C’est vrai que je mangeais beaucoup de kebabs et de pizzas et que j’aime bien les plats en sauce.

Je n’ai jamais pratiqué de sport. Avant l’opération, j’allais parfois à la piscine avec ma mère. Mais avec mon poids, je n’ai pas très envie de me montrer comme ça en maillot de bain.

Jusqu’à mon opération, je fumais un paquet de cigarettes par jour. Je ne pensais pas arriver à arrêter, je fumais depuis le collège ou le lycée. De toute façon, aujourd’hui ça ne me manque presque plus.

« Le midi, l’estomac ne grogne pas de faim, je n’ai limite pas faim du tout. »

VIE PROFESSIONNELLE & FINANCE

J’ai été licenciée en 2013 pour raisons économiques, j’étais cuisinière depuis 22 ans. Je préparais les menus, réceptionnais les commandes, faisais la cuisine.

Depuis l’opération, j’ai été redirigée chez Cap Emploi. Désormais, je travaille juste à côté de chez moi à temps partiel le matin dans des cuisines avec des handicapés. L’ambiance est bonne, on rigole bien parfois.

Grâce à mon salaire et à ma pension d’invalidité, j’arrive à subvenir à mes besoins. Désormais, je suis sous le régime de l’ALD (Affection Longue Durée) qui me permet de recevoir des indemnités journalières. Et puis, j’ai arrêté de fumer au moment de mon opération : on se rend compte que l’on dépense beaucoup moins d’argent.

« J’ai arrêté de fumer au moment de mon opération : on se rend compte que l’on dépense beaucoup moins d’argent. »

ET DEMAIN?

Je ne sais pas si je suis tirée d’affaire mais je ne vis pas avec la peur. Je me dis que le cancer, c’est le mal du siècle.