Le témoignage de Cécile

Cécile, 57 ans, est infirmière, mariée et mère de deux grands enfants. C’était une évidence pour elle de partager son histoire sur « Vivre avec un cancer du poumon » car on lui a découvert des nodules métastatiques pulmonaires, suite à un cancer primitif rénal. Elle a pu bénéficier d'un traitement par immunothérapie.

 

 

LE DIAGNOSTIC DE CÉCILE

J’ai eu des soucis ORL qui m’ont amenée à faire un bilan sanguin. Il y avait des anomalies, notamment une insuffisance rénale. En tant qu’infirmière, cela m’a interpellée. J’ai fait un scanner sur lequel on a vu que mon rein était malade. Dans la semaine qui a suivi, je suis passée au bloc et on me l’a retiré. Quand on trouve une tumeur, on fait des explorations pour rechercher d’éventuelles métastases. On en a découvert, au niveau des poumons. Elles étaient petites mais nombreuses, inopérables, du fait de leur localisation et de leur nombre.

J’ai commencé le traitement par immunothérapie il y a un an. Le premier scanner de contrôle a eu lieu deux mois et demi plus tard et le traitement a bien fonctionné.

« On m’a proposé de rentrer dans un essai thérapeutique. »

FAMILLE & AMI(E)S

J’ai été franche quand j’ai annoncé le diagnostic à ma famille. Cela a pu être un peu violent. Mon mari a été atteint, mais il a donné le change, il ne m’a pas montré sa tristesse, il a voulu me protéger. Mon fils et ma fille aussi ont été optimistes. Ma fille – qui est infirmière aussi – m’a dit « Des gens qui ont eu un cancer, j’en soigne tous les jours, ils sont toujours vivants. Tu vas te battre et tu vas gagner ! ». Mon fils aussi m’a soutenue. Tout mon entourage a été formidable. Cela m’a fait le plus grand bien.

Quand on m’a proposé de rentrer dans un essai clinique, le médecin m’a laissée quelques jours de réflexion. Je suis revenue chez moi, j’en ai parlé avec mon mari, ma sœur, mes enfants. Mais, perdu pour perdu, j’ai voulu tenter ma chance !

« Ma fille qui est infirmière aussi m’a dit : Des gens qui ont eu un cancer, j’en soigne tous les jours. Ils sont toujours vivants. Tu vas te battre et tu vas gagner ! »

SANTÉ & ALIMENTATION

J’ai vécu ma maladie comme une injustice, car on a une vie saine, on mange bio, on fait du sport, on ne boit pas, on ne fume pas. On se pensait à l’abri de ce genre de maladie et ça nous est tombé dessus. Au niveau de l’alimentation, je n’ai rien changé, à part que je mange peu de viande et je choisis du jambon sans nitrite. Je suis gourmande, donc je me suis un peu laissée aller… et mon oncologue préfère voir une courbe de poids ascendante, plutôt que l’inverse.

Je n’ai pas reçu de recommandation particulière, concernant l’alimentation. Comme je ne sais pas d’où vient ce cancer, cette maladie reste un point d’interrogation et je n’ai rien changé à mes habitudes.

« Je n’ai pas reçu de recommandation particulière, concernant l’alimentation. »

VIE PROFESSIONNELLE & FINANCES

J’ai arrêté de travailler dès que j’ai fait un scanner qui a révélé une tumeur au niveau du rein. Etre en arrêt me permet de profiter à fond de la vie, mais aujourd’hui je me sens prête à reprendre le travail. La fin du traitement est prévue en février 2018. Je pense reprendre mon poste en néonatologie dans les mois qui suivent, peut-être en mi-temps thérapeutique, car dans mon travail, les horaires sont décalés.

Ce qui est difficile, surtout que je souffre de troubles de sommeil. J’ai des collègues qui me manquent beaucoup… et je ne veux pas partir à la retraite, sans avoir d’abord repris le travail. Ce serait un échec pour moi. Retravailler, c’est aussi tourner la page de la maladie et retrouver ma vie d’avant, après une pause de deux années.

« Etre en arrêt me permet de profiter à fond de la vie, mais aujourd’hui je me sens prête à reprendre le travail. »

ET DEMAIN?

Je suis très confiante ! Je me dis que le traitement a fonctionné une fois. Même si je rechute, j’espère que cela marchera à nouveau. La médecine avance à grands pas, l’approche n’est plus du tout la même.

Aujourd’hui, la maladie est derrière moi, même si c’est toujours sensible et il reste toujours une petite crainte, c’est normal. Mais j’y crois, il faut y croire, il faut mettre son angoisse de côté, vivre sans gâcher le reste de notre vie et sans gâcher la vie de notre entourage. Il faut profiter de ce qui nous reste.

« Mais j’y crois, il faut y croire, il faut mettre son angoisse de côté, vivre sans gâcher le reste de notre vie et sans gâcher la vie de notre entourage. »